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DE MAZAS À JÉRUSALEM

On arrive à détester la lumière crue, implacable pendant les longues, longues journées sur les murs blancs de l’ordinaire cellule ; lumière crue — cruelle.

Le cachot, lui, est sombre presque. Et tant mieux ! Là, pas de lit : une couverture. Cependant l’on est moins épié, moins apostrophé. C’est un peu l’oubliette. On s’enroule dans la couverte, comme au campement, et dans la pénombre, on songe très loin…

Seulement, c’est le pain sec.

Et puis après ? Non, le plus insupportable n’est point le côté matériel. C’est bien le contact du geôlier malfaisant, provocateur. Quel soulagement quand vient le soir et que, de cellule en cellule, pour la dernière fois, l’homme bourru grogne en prononçant :

— Couchez-vous !

Encore un jour de fini. Pas drôle. Il y a bien eu la promenade, mais c’est une distraction mince.

Trente minutes à déambuler dans une cour circulaire, divisée en compartiments, rayon-