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LE GRAND TRIMARD

Après un court conciliabule, les hommes rebroussèrent chemin. Ils me suivaient, la marche rapide.

Sur la façade d’une maison, un vieil écusson terni désignait le consulat anglais. La porte était entr’ouverte.

J’entrai d’un bond.

Il n’était que temps : les hommes venaient au pas de course.

La porte refermée, je me trouvai en présence d’un honnête sémite qui, malgré l’heure matinale, faisait, à grands coups de marteau, une rude besogne d’emballage.

Sa figure, ornée de lunettes, resta placide.

Je m’excusai.

Il m’introduisit dans une espèce de bureau encombré de caisses éventrées, de registres et de pacotille — vrai capharnaüm de trafiquant. Aux murailles blanchies à la chaux, parmi les tarifs et les pancartes piqués des mouches, un chromo hurlait la reine Victoria.

Mon hôte, le digne mercanti, était le féal consul de Sa Gracieuse Majesté.