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LE GRAND TRIMARD

Ah ! la première aspiration de grand air. Malgré les rafales de pluie, quelle sensation de joie. Et aussi quelle sorte d’étonnement dans le succès. Succès pas définitif du reste, car les murs de clôture étaient orgueilleusement élevés.

Je m’orientais mal dans l’obscurité rendue plus troublante encore peut-être par l’unique rayon pâle que projetait la lampe dont la flamme vacillait sous la tente.

Tâtonnant, trébuchant, m’arrêtant brusquement, immobile et comme pour me confondre avec les choses, puis reprenant la marche, j’arrivai près d’un hangar où se trouvait empilé du bois. J’escaladai les piles et, les bras levés, je touchai au sommet du mur.

Mes doigts s’ensanglantèrent à des tessons de bouteille ; je me haussai pourtant et bientôt j’étais allongé de toute ma taille, m’écorchant le corps et les jambes, sur l’étroite crête.

À cinq ou six mètres au dessous de moi la route passait…