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LE GRAND TRIMARD

Et ce fut vers onze heures seulement que, par une pluie torrentielle, le factionnaire se réfugia sous latente où ses camarades vidaient pour la vingtième fois au moins la petite tasse de café épais…

Alors, doucement, avec une tringle prise au lit de fer, je démasquai dans la muraille un trou qui dut servir jadis à laisser passer le tuyau d’un poêle. Ce trou avait été sommairement bouché. Je l’agrandis. Quelquefois un gravat roulait sur le sol ; mais la pluie qui tombait sans discontinuer et claquait sur la toile de la tente, évidemment assourdissait mes gardiens.

Je ne me pressais pas, m’arrêtant même parfois pour allumer une cigarette.

Je me regardais m’évader.

Car c’est ainsi : le plus grand amusement de la vie reste celui qu’on s’offre à soi-même — pour ainsi dire en se dédoublant. Et je songeais à d’autres évasions sans prendre celle-ci trop au tragique. Curieux surtout.

J’avais baissé la lampe qui ne donnait plus