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MALFAITEUR

— Eh ! le no 9, debout ! Votre bidon ? Vous ne voulez pas d’eau ?

— Mais si.

— Votre bidon ? répète-t-il en disparaissant ; vous ne voulez pas d’eau, bon, vous en aurez demain.

Il est joyeux, mon geôlier. Enfin ! Je me lève. La couchette sépare la cellule transversalement. C’est une barricade contre la circulation. Elle ne doit probablement pas rester ainsi établie pendant la journée. J’en ai presque aussitôt la preuve : le gardien réapparaît, sanglé dans son uniforme vert à passepoil jaune, boutons de cuivre, qu’il porte comme un sous-off rengagé, voix rude :

— Allons, pliez vos couvertures, décrochez le hamac… et tous les matins au réveil.

La cellule est petite, mais très claire, d’une clarté dure se réverbérant sur le ciel. Comme meubles, le fameux bidon en zinc, un baquet à couvercle, une table massive et une chaise grossièrement paillée attachée à l’un des pieds de la table par une chaîne de fer.

À la hauteur du guichet pratiqué dans la