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LE GRAND TRIMARD

heur pour affirmer aussitôt les prises de possession et le domaine de chacun derrière la frontière des coffres.

Le navire était littéralement bondé et d’un monde fébrile qui s’installait en un piaillement de couleurs et de voix.

Un très étroit passage subsistait pour la circulation, et encore y devait-on soigneusement éviter le croc-en-jambe des empêtrements.

Je cherchais une petite place où me caser afin de pouvoir y jeter ma couverture pour les nuits.

Ce n’était pas commode : l’ambiance semblait hostile au roumi. Et j’eus un succès bruyant quand je m’intercalai audacieusement dans l’étroit espace laissé libre entre un solennel rabbin à barbe tire-bouchonnante et trois Arméniennes jolies et effarouchées…

Elles furent lentes à s’apprivoiser.

Et, pour ne rien brusquer, d’abord j’évitai de les trop regarder.

À ma place conquise, debout, je fixai d’autres capricieuses : les vagues.

Au sortir de la mer de Marmara, Dardanelle se hérisse de forts et de canons comme, de