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DE MAZAS À JÉRUSALEM

ne faut pas violer ; mais l’endroit particulièrement fortifié est un point stratégique que surveillent jalousement les Turcs.

Je voudrais pourtant bien passer…

Ce désir de fouler un instant, avant de faire demi-tour, les grèves de la mer Noire, est un enfantillage sans doute ; je l’ai tyranniquement. Et puisque les voies sont interceptées, sauf un ravin jugé non praticable, je prendrai le chemin des pluies d’orage.

La pente rude est corrodée, les arbustes rabougris sont d’incertains appuis ; je dégouline, m’accrochant aux branches, posant le pied sur des rocailles qui souvent, pour m’accompagner, se détachent trop courtoisement. Une demi heure d’une gymnastique aux alternatives rebondissantes, égratignantes et déchirantes ; j’éprouve, au bas du ravin, un positif soulagement.

Cette sensation agréable ne se prolonge pas beaucoup : un factionnaire est en face de moi, il m’interpelle, crie et croise la baïonnette.

À son appel, d’une cahute voisine dissimu-