Page:Zo d’Axa - De Mazas à Jerusalem.djvu/161

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
163
LE GRAND TRIMARD

heures, venait de frapper très vite et donnant de la voix ; sur son passage des clameurs s’élevaient de la rue répétées et répercutées aux échos ; le feu est à Stamboul. Au feu ! au feu !

De toute part, hurlante, une foule se précipite ; de Galata, au pas de course, on s’élance au pont de la Corne d’Or — j’ai suivi à la lueur des torches qui sautillaient en avant.

Une sinistre aurore boréale tout là-haut et précisément au-dessus du Bazar.

La galopade se poursuit, essaimant en route les moins robustes, se continue par les rues tortueuses, traîtresses aux fondrières, s’oriente vers l’embrasement.

C’est toute une cité de bâtisses de planches qui flambe irrémédiablement.

La part du feu c’est, pour cette nuit, un lot de maisons : qui sait demain ?

Et l’on est accouru même de Scutari, traversant le Bosphore, car Scutari c’est aussi l’agglomération des habitations en bois pour la plupart, c’est l’annexe-sœur de Stamboul.