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LE GRAND TRIMARD

de verdure et de poules ; les larges parasols de toile écrue abritant les chaises hautes où se viennent faire raser les vendeurs et les portefaix ; la boutique du tripier qui surtout débite les têtes de moutons bouillies ; les tables gourmandes du crémier, bols de lait aux amandes, le miel et le loukoum.

Les hommes portent tous le fez rouge à gland noir, quel que soit leur costume, européen ou turc : pas un chapeau.

Devant les mosquées dont tous les dômes s’élèvent ponctués de minarets, à Schah-Sadeh, Soleimanié, au seuil de Sainte-Sophie, à la fontaine où les pigeons s’abattent familiers, les Croyants se déchaussent pour la purificatrice ablution.

Au grand bazar un dédale de galeries, c’est une ville couverte aux mille circuits, presque des boulevards et souvent l’étranglement assombri des impasses et partout, sans intervalle, les cases, les comptoirs, les boutiques étroites avec un peuple actif d’initiés ; ou plutôt n’est-ce pas comme le temple géant du Commerce ?