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DE MAZAS À JÉRUSALEM

serve cette empreinte d’aristocratie exprimant impérieusement la lignée glorieuse d’ancêtres.

Cette fierté dans l’attitude, cette désinvolture dans la tenue expliquent le laisser-aller qui se constate pour les besognes courantes : le commerce ne passionne point, l’agriculture est fantaisiste ; j’ai vu, mêlés dans les champs, au hasard des sillons barbares, des salades et des rosiers, des pommes de terre et des lys.

Le train que je pris pour Athènes, un matin de clair soleil, s’arrêtait à toutes les stations selon la corniche dorée.

Constamment montaient et descendaient, se renouvelaient, les campagnards cassant la croûte de pain bis et mangeant le fromage de chèvre pour passer le temps d’un court trajet ; les popes, mendiants chevelus, emplissant poches et besaces d’ici au village voisin et des soldats mal accoutrés chantant d’une voix nasillarde des mélopées singulières…

Les touristes des wagons-lits ne s’imaginent pas combien un séjour prolongé dans le vulgaire train-omnibus montre une population et