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DE MAZAS À JÉRUSALEM

suadés qu’on nous devait nourrir, avaient royalement usé de leur budget.

Aussi la nouvelle ne fut-elle pas sans causer une animation que j’entretins, l’on peut m’en croire : souffrirait-on passivement le trafic de la Compagnie ?..

On me délégua auprès du capitaine.

Je demandai que l’on nous rendît la somme ; nous irions subir la quarantaine à terre, au lazaret, dans cet îlot voisin où des casemates s’élevaient sous les ruines d’une forteresse. Notre petite tribu saurait bien s’y arranger pour la popote.

Le capitaine refusa net.

Un seul moyen nous restait — nous allâmes tapageusement nous installer aux premières classes.

Ce fut une déroute.

Les Italiens avec leurs souliers ferrés, leurs baluchons volumineux, avec leur allure décidée, leur grande barbe, parurent des hôtes plus que suspects.

Ils réclamaient en chantant : du pain.

Des passagers s’imaginèrent que c’était