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LE GRAND TRIMARD

fuir la terne Europe, cingler vers les lointains de rêve ensoleillé.

Lorsqu’on a visité l’Italie — et j’ai attendu l’amnistie de 89 à Rome et à Florence — on a formé le projet de compléter en Grèce une vision de l’antiquité.

Donc, depuis des années, je songeais à Athènes.

L’occasion se présentait ; ma curiosité n’eut pas d’hésitation longue.

Sur les quais et le môle c’était toujours une foule pressée, des Turcs, des Monténégrins, les fez d’Égypte et les fustanelles des Palikares. Une population bariolée, allant, venant, s’égarant à la recherche des navires faisant voile. Un monde bizarre, gesticulant, se bousculant, s’embrassant dans l’encombrement des bagages et la confusion des adieux…

Pour gagner les navires, les chaloupes s’offraient prometteuses, à la voix des bateliers : — Monsieur ! signor ! mein Herr ! pour Corfou, Patras, le Pirée ?

Soit ! et je sautai dans une barque.