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DE MAZAS À JÉRUSALEM

Le voyage ne fut pas drôle.

Au greffe deux carabiniers m’attendaient. Ils m’enserrèrent étroitement les poignets dans un ingénieux instrument à vis qui fut ensuite fermé au cadenas, puis le classique panier à salade nous conduisit à la gare. Milan fut la première étape. Je descendis à cet hôtel de la ville où les garçons en uniforme ferment scrupuleusement les portes. Le surlendemain seulement on se remit en route, cette fois-ci jusqu’à Vérone, où il y eut une nouvelle halte dans une prison pas beaucoup plus sale que les précédentes. Enfin, le cinquième jour, délivré de l’escorte répugnante, débarrassé du cabriolet perfectionné, je passais la frontière — les mains bleuies par les fers.

Un peu de détail n’est pas déplacé. Il est bon que nos amis soient documentés sur les environs de Paris. Il est bien qu’ils sachent les traitements spéciaux dont on jouit au pays de Mignon.

Ce pays où fleurit le fonctionnaire pickpocket est une terre mal défrichée où tous les