Page:Zo d’Axa - De Mazas à Jerusalem.djvu/123

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
125
LE GRAND TRIMARD

Sa beauté naissante est grave — énigmatique. Et ce serait une fière statue de l’avenir signifiant : Qui sait ?

Son mutisme est hautain. Il semble qu’il ne soit pas question d’elle : un oui, un non, un haussement d’épaules et c’est tout.

Mais la brune Maria, Maria Roda aux attitudes de défi, ne laisse pas le monome des témoins à charge se poursuivre dans le fastidieux piétinement d’une procession non interrompue. Ses répliques indiquent les haltes. Elle enguirlande des reposoirs pour les délateurs honteux et les dénonciateurs professionnels.

Elle a la riposte pour chacun ; une riposte qui touche.

Un agent de la Pubblica Sicurezza récite contre elle la leçon apprise : la Roda encourageait les manifestants à se ruer sur la police, elle se démenait comme une possédée, elle apostrophait tout le monde, elle avait même insulté le brigadier !..

— Qu’avez-vous à répondre ? semonce le président.