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DE MAZAS À JÉRUSALEM

parfums sauvages à l’air véhément des bois — de ces bois si touffus que le soleil de midi pouvait à peine des éclaircies dans le feuillage. Et quel contraste impressionnant quand, tout à coup, surgissaient les rochers fauves, désespérants, qu’escaladent seuls, comme à l’assaut, quelques arbustes amaigris.

La nature parle.

Je comprenais mieux le sens humain des torrents aux cascades rebondissantes sur la largeur polie des pierres, j’aimais la fougue des eaux rousses plus acharnées à l’obstacle des grands arbres déracinés…

Quel regret de ne pouvoir encore et d’autres semaines et des mois battre à l’aventure cette campagne ! Quel ennui de ne pouvoir à pied, le havre-sac à l’épaule, continuer la belle promenade !

Les dernières pièces tintaient en poche.

À la ville prochaine où le train passe, juste de quoi payer un billet pour Milan. Chez des amis italiens j’espérais le ravitaillement.

J’avoue que j’ai pris le chemin de fer.