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LE GRAND TRIMARD

marinier au capitaine d’un chaland en partance pour Mannheim.

Cela me coûta trois genièvres.

Le chaland remontait en douze jours toute la partie navigable du Rhin, allégeant à diverses escales sa cargaison de sucre et d’aniline. En avançant aussi lentement contre le courant, en s’arrêtant au passage dans des villes, Cologne, Bonn, Ober Lahntein ou Mayence, on recueille très à loisir une impression du pays.

La vie à bord était simple, j’avais emporté de frugales provisions de bouche, cigares hollandais compris, et longuement je restais adossé à quelque paquet de cordages, où, tout en fumant, j’assistais à l’ininterrompu défilé :

Dordrecht, gracieuse en la quiétude de ses rives boisées. Et le calme des plaines : Tiel. Lobit, la frontière allemande qu’indique seul un pacifique poste de douane. Emmerich aux clochers gothiques. Duisburg avec l’usine Krupp, des manufactures ; une ville minière