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DE MAZAS À JÉRUSALEM

Installés à l’avant, campés sur les valises, tandis que les violons reposaient dans leurs gaines de toile, nous suivions d’un œil distrait la marche sûre des remorqueurs et la fantaisie des voiliers.

Moins d’usines sombres bordant le fleuve, des lagunes de terrains rouges où les moutons paissent l’herbe rare. La Tamise s’élargit encore, c’est Grenwich et le soir nous sentons le remous des vagues.

C’est la mer.

J’ignore l’étrange mélodie dont mes compagnons la saluèrent ; mais leurs instruments et leurs voix, le bruit des flots s’harmonisaient dans le rythme d’un bercement.

À la nuit, la brise saline ayant été l’apéritif, nous avions faim et l’on coupa de longues tranches de jambon et fraternellement circula certaine gourde de whisky…

En arrivant à Rotterdam, nous descendîmes le lendemain dans une auberge du port. Et, tandis qu’un concert s’improvisait, j’allais voir les vieilles maisons aux toitures accidentées,