Dans les grandes cités que l’on traverse, ce ne sont pas les riches boulevards ni les édifices communaux qui intéressent le plus. Les musées mêmes sont parcourus avec des haltes rares, parce que si rares sont les œuvres de technique et de conception d’autrefois qui encore nous émeuvent. Les monuments n’ont que la beauté de leur harmonie et, quand ce fier ensemble n’existe pas, ils s’érigent tels de vieilles pierres, qu’un souvenir historique ne suffit pas à magnifier.
Alors, il reste passionnant de rechercher les traits saillants d’une race en prenant contact avec l’âme du peuple ; et l’on va dans la ville basse, parmi les échoppes des petits métiers, dans les rues où grandissent les mioches courant pieds nus, dans ces rues où, dominant les masures lépreuses, çà et là de vastes bâtisses, casernes populaires, paraissent des ruches géantes pour des gueux.
Les cellules de ces ruches sont étroites, les cloisons des taudis sont proches et les taudis sans cheminées. La vie comprimée dans les bouges déborde sur la chaussée fangeuse