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Ces entretenus de la paix, dans les villes de garnison, préparent mieux le pernod que la revanche.

Ces réformés de la vie civique ont cependant un trait marquant : le mépris du civil ; un mépris tel que tuer un pékin leur semble, nous venons de le voir, infiniment moins délictueux que ne pas saluer un adjudant ; un si souverain dédain que nous ne pouvons faire vingt-huit jours sans subir l’éclaboussure de leur esprit de supérieur ;

— Eh ! là, disent-ils au réserviste, qu’est-ce que vous fichez de votre métier ?

— Pardon, mon lieutenant…

— Je m’en fous !

C’est franc. C’est martial. Rataplan-planplan. D’un côté, il y a les Civils.

De l’autre, les Incivils.


Dans le Sanctuaire


Les « Incivils » des conseils de guerre exigent d’ailleurs, de la part des clients de leur Tourniquet, la plus extrême politesse.

Un soldat nommé Benoît se défendait, la semaine dernière, devant le Conseil de Grenoble. Ce Benoît était inculpé d’évasion de la salle de police. Comme le président lui criait, affectant de ne point écouter :