Page:Zo d'Axa - Les feuilles.djvu/52

Cette page a été validée par deux contributeurs.

bateleurs du journalisme, quand ce ne serait que pour les avaler après le boniment d’usage.

Ah ! le sabre d’un dictateur qui mettrait le peuple à la raison. Silence dans les rangs ! Plus personne…

Plus personne que des militaires.

Quel rêve ! Car enfin on nous l’a redit assez : Il n’y a plus rien qui vaille en France, tout est fini, pesé, flétri, tout avili, sauf l’Arche-sainte où font le quart quelques messieurs en uniformes.

Vive le bateau !

La boue monte. Un océan de fange, répète-t-on, submerge la nation entière. Gardons intacte la seule chose qui dans le pays soit restée pure.

Ne touchons pas à l’Armée.


Avouons que, même avec de solides pincettes, le moment serait mal choisi.


J’entends ainsi applaudir à la crânerie des journaux partant de l’histoire-Dreyfus et de l’affaire-Esterhazy pour entonner les louanges du Sabre.

C’est le chant du Balai qu’on demande.

Le balai contre les civils qui se mêlent de ce qui ne les regarde pas. On en trouve partout, des civils. Quand comprendront-ils, ces gens-là, qu’ils sont la honte de la France ?