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Et le capitaine Dreyfus lui-même qui reste, ses lettres en font foi, le type de l’officier chauvin, ne pensez-vous pas qu’il protestera en apprenant l’explosion d’antimilitarisme dont son cas fut l’heureux prétexte ?

Un autre grand artilleur, le tsar, lance à son tour un pétard qui, dirigé contre les Armements, signifie, qu’il le veuille ou non, ceci d’abord : À bas l’Armée ! En vain pourrait-on prétendre que dans son projet l’empereur cherche uniquement le moyen de faire des économies. Un patriote ne fait pas de « gratte » sur l’étoffe de son Drapeau ! Quoi qu’il en soit, le projet-bombe appelle l’attention des foules. L’engin du tsar sera compris comme celui qui jadis lézarda symboliquement les murs de la caserne Lobau. Croyez-vous pour cela que Nicolas perçoive la voix des choses ! Un courtisan l’étonnerait en lui disant :

— Majesté, les poudrières et les casernes vous font leur cour en sautant.



Envoi


Prince, Tsar que les historiens s’apprêtent sans doute à classer sous la rubrique ingénieuse de nos Césars anarchistes, à toi je dédie cette feuille ! Tu permettras, Compagnon, que je l’adresse en même temps aux camarades qui ne sont que les empereurs d’eux-mêmes.