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passant de la parole aux actes et se risquant seul, la torche prompte, autour des barriques de poudre.

Alors, si ce n’est Jean Bart, pourquoi ne serait-ce pas Ravachol ?


Les anarchistes…

Quelle idée ! Est-ce l’occasion de les mettre en cause quand on remarque, non sans sourire, que certains d’entre eux crient : Vive Loubet ! Est-il rien de plus édifiant ? Loubet est précisément l’intègre politicien qui, se sentant des entrailles de père pour les voleurs du Panama, tourna son juste courroux contre les compagnons anarchistes qu’il fit traquer comme malfaiteurs. Vive l’anarchie ! Vive Loubet ! Le temps a de ces surprises…


Mais revenons aux cartoucheries et autres fabriques d’engins qu’une épidémie spéciale contamine — ou plutôt : mine. Après Lagoubran, c’est Marseille, Toulon. L’écho retentit, se répercute. C’est au polygone de Bourges où par deux fois des bombes éclatent. Les explosions se multiplient. Le bruit se rapproche. C’est à Paris, au Laboratoire central où se triturent poudres et salpêtres. La panique échevelée grandit. C’est ici, là, un peu partout sur le sol de ce pays que des artilleurs, sans flair, ont ingénument saupoudré de produits qui sautent en vieillissant.