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travailleurs est habituée au harnais. Au temps de la jeunesse et de la force, ils sont les seuls domestiqués qui ne ruent pas dans les brancards.

L’honneur spécial du prolétaire consiste à accepter en bloc tous les mensonges au nom desquels on le condamne aux travaux forcés : devoir, patrie, etc. Il accepte, espérant ainsi se hisser dans la classe bourgeoise. La victime se fait complice. Le malheureux parle du drapeau, se frappe la poitrine, ôte sa casquette et crache en l’air :

— Je suis un honnête ouvrier !

Ça lui retombe toujours sur le nez.


Je souhaite que les mineurs de Lens ne soient pas, pour cause de famine, forcés de se mettre en grève bientôt. Cependant, alors, ces fouille-terre deviendraient peut-être des hommes. Tout est possible, assure-t-on. En attendant, je les félicite de tirer le charbon allègrement.

Le peuple que par raillerie on a proclamé souverain est une sotte Majesté qui s’habille de laissés pour compte. Il répète quelques grands mots que lui léguèrent après faillite tous les régimes périmés.

C’est lui maintenant le Responsable.

Quand les « gueules noires » sombres et graves, sans dire mot, impénétrables, portant la hache