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C’est eux que ça regarde. Et ils s’agenouillent — l’habitude du travail courbé.

Allez ! au trot ! houst ! à la mine… Un contremaître a sifflé.

Vous reparlerez de la Patrie, dimanche.


Que les propriétaires soient chauvins, au nom de leurs maisons de rapport ; que les financiers vantent l’armée qui, moyennant solde, monte la garde devant la Caisse ; que les bourgeois acclament le drapeau qui couvre leur marchandise — cela s’explique sans effort.

Même, que certains demi-philosophes, gens de calme et de tradition, numismates ou archéologues, vieux poètes ou prostituées, se prosternent devant la Force — c’est encore compréhensible.

Mais que les ilotes, les maltraités, le Prolétariat soit patriote — pourquoi donc ?

Ah ! oui, je sais : le clocher du village, et le cimetière, et le souvenir de Napoléon, et Louis XIV… Cela se chante. C’est un refrain de café concert, une ariette du parlement, une goualante de caserne.

Les mineurs l’ont appris au claque, du temps qu’ils mangeaient la gamelle.

Ils ne la mangent plus tous les jours. Peu nourris et mal logés, forcés de rationner leurs mioches qui consomment et ne rapportent pas