Et vous aimez le Drapeau aussi, parce que, lui, c’est un emblème. Allons, tant mieux. Vous aimez l’Armée, cette gardienne de votre honneur et de votre dignité… C’est du luxe. Vous aimez les fusils Lebel qui partent tout seuls — comme à Fourmies, — les baïonnettes auprès des puits où vos camarades ont fait grève. Quoi encore ? Vous aimez le bâton…
Vous êtes contents — tant que ça !
Peut-on songer sans stupeur à ces êtres dénués de tout, ces forçats à casaque noire, ces « intellectuels » de la mine qui profitent du repos dominical pour exhiber leur sentiment de servilité inébranlable ?
Voilà des gaillards pour lesquels la mère Patrie a peu de fleurs et de sourires : en échange de la fortune qu’ils remontent, risquant leur vie, pour que leurs maîtres, les actionnaires, aient des châteaux à la surface, on leur donne un morceau de pain. Mais c’est assez. Ils sont bien aises :
C’est à croire que ces bipèdes descendent, par sport, dans les fosses. Ils s’indignent à la pensée qu’il puisse y avoir des divisions entre les citoyens, une lutte de classes peut-être. Pourquoi, en effet, la bataille, si les esclaves sont satisfaits ?