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aussi — est à la tête des comités. Le prince de la jeunesse s’agite comme sous la main. Sa rampante diplomatie lui vaut un poste d’honneur : il est la chenille ouvrière.

Nul doute qu’avec de tels éléments, la Ligue n’ait de hautes destinées. Barrès professeur d’énergie, c’était trop drôle pour cet homme triste qui s’évanouit sur tous terrains… Au contraire, comme ravaudeur, comme ressemeleur de préjugés, sous les ordres de quelque Brunetière, il peut encore secouer des phrases ; il peut, selon sa formule, travailler à maintenir les traditions « en les conciliant avec le progrès des idées et des mœurs ». C’est faire du neuf avec du vieux : le pilleur de Renan s’y connaît.

La Ligue de la Friperie Française époussetera des tuniques, brossera des toges, cirera des bottes ; les traditions trop éculées seront, par ses soins, mises en forme. Son programme de ch’and d’habits lui vaudra l’adhésion précieuse des marchandes à la toilette. Gens de maison et d’académie, tous les Plumeaux intellectuels sentiront que leur place est là.

Reste à savoir seulement si l’apaisement, qu’on dit souhaiter, résultera de ces nobles efforts. Un grand nombre de nos concitoyens ont pris l’horreur du militarisme, d’autres, et nombreux, se sont accoutumés à conspuer la