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Que l’on ne vienne point nous chanter, avec des larmes dans le larynx, les tristesses de l’heure présente. Le temps est gai pour la saison. Le vent qui s’élève, cet hiver, a soufflé sur tant de préjugés que les respects séculaires s’envolent vers les vieilles lunes.

Quand on entend le cri : Vive l’armée ! on peut être certain que celui qui le pousse manifeste, de cette façon, tout son mépris pour la Loi.

De même le cri : Vive la justice ! signifie, nul ne l’ignore : À bas les conseils de guerre !

Les événements, en quelques mois, ont mis si bien en conflit les forces factices de la société qu’il ne reste plus grand’chose debout. Les magistrats sont suspects, les officiers perdent l’aplomb : toutes les quilles tombent par terre.

À ce jeu charmant de massacre, quels que soient les lanceurs de boules, nous applaudissons volontiers. Nous proposerions même avec joie une douzaine de macarons d’honneur.

Je les donnerais aux nationalistes.

Ces messieurs au rude langage ont été comme démolisseurs de très appréciables champions. En traitant d’ignobles drôles, de vils coquins et de vendus, les hommes qui, dans le pays, ont mission de rendre la justice, ils ont prouvé que ceux-là même qui se réclament du chauvinisme