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Du carbonate et de la potasse. Haut ! les battoirs. Tapez ! frottez, rincez l’objet…

Aussi bien il restera des taches : sang et misère indélébiles. Frottez toujours, tapez quand même !

Car si les revisionistes, ceux qu’on appelle les « dreyfusards », nous paraissent pleins de bon sens lorsqu’ils expriment telle opinion à propos du militarisme ; nous n’en apprécions pas moins les nationalistes, ceux qu’on nomme les « anti-dreyfusards » quand ils parlent de la magistrature.

Il est bien évident que si l’on peut dire, patriotiquement, que les premiers magistrats du Pays sont les derniers des misérables, ce ne sera ni plus troublant, ni plus grave d’affirmer que les grands chefs militaires connaissent la tactique du faux mieux que le service en campagne.

Je voudrais qu’un bon phonographe enregistrât tout ce que les braves citoyens, suiveurs de M. Déroulède, clament sur la magistrature et déclament contre les gens de loi. Je voudrais que ce même phonographe recueillît, avec son impartialité mécanique, ce que dans le parti adverse on révèle sur l’état-major. L’appareil, mis en mouvement, serait d’excellente propagande.

Je suis sûr qu’on le dénoncerait comme phonographe anarchiste.