Page:Zo d'Axa - Les feuilles.djvu/257

Cette page a été validée par deux contributeurs.

saucissons, que nous ne pouvions pas marcher. Force leur fut d’amener des voitures pour nous reconduire à la colonie.

Enfin arrivé à destination, nous ont raser la tête et en route pour le cachot ou quatre d’entre nous furent punis à 60 jour, d’autre à 90 jours, et enfin 4 et j’étais de ces 4 là furent punis à 120 jours. Inutile de vous dire que dès les premiers jours de notre punition la plupart de nous étaient malade.

On leur donnait un matelas et il restait coucher dans sa cellule.

Vous ne vous figurerait jamais les tortures, les privations, les vexations que nous avons subit pendant notre séjour au cachot, surtout quand le surveillant Calverac était de service pour nous garder. Ce terrible garde-chiourme, la terreur des petits enfants (car il ne s’en prenait qu’aux petits) était redouter de la population où il ne commettait que des injustices.

Excuser moi, Monsieur, si je vous retient si longtemps dans ce chapitre, mais je vous assure que ça vaut la peine de s’occuper de ces pauvres martyrs, qui encore à l’heure actuelle gémissent sous le poids des bâtons, des coups de poing.

Pour plus ample renseignement je vous prie de vous adresser à moi, soit par lettres ou verbalement, car je suis à votre disposition.

(Nom et Adresse).


On n’étouffera plus les voix. Aniane ne saurait être défendu que par l’Administration — et les reporters à sa solde. Sous les dénégations attendues qu’osera le président du Conseil, déjà perceront des aveux. De partout les faits se confirment. Suspectant l’enquête officielle, des