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Au Biribi des Gosses


UNE LETTRE


J’ai dit qu’à la colonie pénitentiaire d’Aniane, par le bâton et par la faim, on fait mourir des enfants.

On me répond que ces enfants ne sont pas vêtus comme je l’indique !

L’odieuse livrée bicolore, bleue d’un côté, blanche de l’autre, la tonsure d’un côté de la tête, sont exceptionnelles seulement. C’est l’Administration qui le prétend. On ne rase que les « fortes têtes ». On ne déguise en arlequin, on ne marque, on n’avilit que les plus indisciplinés : ceux qui s’évadent ou qu’on suppose avoir l’intention de s’évader. Combien sont-ils donc ceux-là qu’une pensée d’évasion travaille, combien sont-ils qui, las de souffrir, rêvent de s’enfuir par les routes, loin de la geôle où l’on prive de pain, loin des cellules où les menottes, jours et nuits, tenaillent la chair ? Un seul jour,