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pour ces petits, si l’on tarde à vérifier l’exactitude des renseignements puisés aux sources sanglantes. Les faits fourmillent, tragiques.

Poussés à bout, des enfants tentent de se pendre ou de se noyer. Frileux, un garçon de treize ans, a le bras cassé d’un coup de bâton par le surveillant Dumas. Le jeune Rémond meurt d’épuisement à peine sorti de cellule…

En cette minute, dans les cachots, d’autres enfants crient : au secours !


Pour tous motifs, il n’importe, les petits ont été punis. Ils n’iront pas à l’atelier, ils ne coucheront plus au dortoir.

Et cela durera des semaines — selon le tarif et la Règle.

Nu-pieds, dans la cellule humide, l’enfant, les huit premiers jours, a les bras liés derrière le dos. Des menottes lui serrent les poignets. Huit jours ! Sans trêve, sans répit, sans qu’on le détache un moment. Mais comprend-on ? Mais sait-on lire ? Sait-on sentir ? Veut-on penser : je dis huit jours, je dis huit nuits ! les bras rejetés en arrière, maintenus par la chaînette froide.

Allons ! les mains derrière le dos. Essaye une minute, lecteur. Sors la poitrine, efface l’épaule…