D’autres appréciables résultats encore ont été atteints. Les syndicats professionnels, pour la plupart, ont eu gain de cause, et tous se sont rendu compte de leur faiblesse et de leur force.
Ce ne fut qu’une répétition, même pas, indiscutablement, la répétition générale. La grève ne fut que partielle. Et d’autres ainsi passeront avant la pièce à grand spectacle. La Grève, la grande, la Générale, celle qui peut vaincre la bourgeoisie, ne se décrétera pas à jour fixe, telle une loi qu’on promulgue. L’idée pénètre, fait son chemin, pour éclater quelque beau soir où l’on y songera le moins.
C’est la grève de Damoclès.
Maintenant, sur les chantiers, dans les ateliers où, pour une nouvelle période, les affamés ont rengagé ; dans les bagnes, dans les usines, s’échangent, entre ouvriers, les espoirs moins vagues de Demain.
Quand le monde des travailleurs, pour le bon coup, s’arrêtera net, les bourgeois n’auront plus besoin de s’imposer des souscriptions…
Et comme les compagnons, malgré les rides précoces, ont conservé le regard moqueur, ils sourient, ils blaguent un peu, en se faisant passer les listes que fournirent les « amis du peuple ». À côté de l’offrande cordiale des gueux, frères