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Du fait même de la lutte ouverte, du chômage, la crise est plus âpre : le pain manque. Alors, pour que les exploités ne voient pas périr, dans la famine, leurs légitimes revendications, pour que les femmes et les petits souffrent moins dans les tristes logis — des souscriptions s’organisent. Et c’est autre chose qu’une aumône, une charité qu’on sollicite. On attend le geste fraternel :

— Pour de braves gens, s’il vous plaît !

Les Juifs n’ont pas entendu.


Je sais bien que dans les listes, publiées par les journaux, figurèrent les souscriptions de quelques israélites : ce furent d’humbles oboles.

Israël ne marcha pas.

Les hauts barons ne baissèrent point le pont-levis de leur coffre-fort.

Il aurait suffi que l’un d’eux, épris — selon la formule — de Justice et de Vérité, restituât quelque grosse somme, pour qu’un peu d’espoir revînt et permît de continuer la lutte pour le droit — le droit du plus faible.

Mais ce droit-là n’est pas dans les codes : les riches banquiers ne s’émurent point.

Et tous les usuriers de luxe, gros financiers, marchands prospères, qui versent sur le cas de