suivirent les manœuvres, braves soldats saluant nos couleurs et se rendant compte de l’état de nos forces. Ceux-là ne sont pas des espions ! Montrez-nous les successeurs de M. de Schwartzkoppen et de M. Panizardi défilant, émus d’enthousiasme, au milieu de notre État-Major.
Une allégresse patriotique soulèvera le cœur des bons citoyens, et la Nation comprendra peut-être : Allemands, Italiens, Français, tous les officiers sont des frères.
Les peuples aussi pourraient être frères, et voilà ce dont on se doit méfier. C’en serait fini des déguisés, culottés rouges et barrés d’or, qui prétendent qu’on a besoin d’eux. Il faut parler de la guerre prochaine et terroriser les vieilles dames et les jeunes séminaristes.
Il faut faire chanter les mères.
Il faut que dans une atmosphère de frousse, sous le talon de la soldatesque, le troupeau humain baisse la tête.
Hardi ! malgré le vent qui souffle, tout espoir n’est pas éteint. Il faut nier contre l’évidence : la plus petite défaillance, la moindre velléité de franchise peut perdre les plus mauvaises causes.
Ne revisez pas le procès Dreyfus !