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étranger ; mais nous le tiendrons à l’œil ». Ce sont eux encore qui appelaient le général Saussier, autre candidat au Portefeuille : « Un Auguste de cirque, un grotesque ». Pour eux, le colonel Picquart, chef du bureau des renseignements, était « le faussaire émérite », le premier de la maison, quoi ? À propos de la revision, probable, du procès Dreyfus, ils affirment sans barguigner que « si le ganelon de l’Île du Diable était alors acquitté cela prouverait simplement que les officiers du conseil auraient été chèrement payés ». Quant à l’actuel ministre de la guerre, un général de l’active, c’est « la canaille nommée Chanoine »…

Et, en avant ! le respect de l’armée. Nos patriotes ne se gênent pas pour dire leur fait aux officiers qui ne marchent point selon leurs vœux. Vendus, faussaires ou suspects ! que chacun se serve selon son grade.

Sur ce, l’honneur de l’armée reste intact ; c’est eux qui le disent.

Allons ! messieurs les agités, un peu de tenue, si possible : l’armée est un tout qu’il faut prendre — ou bien laisser.

On vous aurait cru plus logiques quand on vous vit autrefois acclamer cet Esterhazy, escroc c’est sûr, traître peut-être ; mais, parbleu ! brillant officier.