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militaires, deviennent des faux patriotiques, — des foules se lèvent et protestent.

On regarde l’Idole en face.

Il en résulte que le Militarisme passe un assez vilain quart d’heure ; ce pourrait être celui de Rabelais.

À qui la faute ?

Avouons-le : le colonel Henry fit plus de propagande peut-être qu’un autre Henry dont la gorge fut aussi tragiquement coupée…


LA PROPAGANDE PAR LE FAUX


Nos maîtres se défendent mal.

Tandis qu’en compagnie du commandant Lagarenne notre Président tirait le lapin, M. Cavaignac soulevait un lièvre.

Le lièvre avait commencé. C’est Cavaignac qui le prétend ; comme s’il était admissible qu’un discipliné soldat, tel le colonel Henry, eût agi autrement que par ordre.

On arrêta donc le colonel — le seul faussaire de la Grande Muette — et pour que lui-même restât muet, on l’entraîna au suicide. Le colonel obéit encore.

Cavaignac, maladroit ami, ours des jardins de l’Armée, eut alors de désastreuses paroles ; il fit dire par ses officieux que le colonel Henry était