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parmi les débris rougis, les cadavres et les blessés, une meute hurlante bondissait.

Goûtez les tuyaux de la Patrie !


Au pied du mur


Je sais bien ce qu’on va me répondre : la quatrième page d’un journal est réservée à la publicité. Elle n’engage en rien la rédaction. La quatrième page, c’est un mur.

Je ferai d’abord observer qu’il ne s’agit pas, ici, de la quatrième page ; mais de la troisième.

Ce n’est plus un mur, ce sont des remparts !

Ah ! les remparts de la Patrie… Sonnez clairons ! Battez tambours ! Hors de France, les Étrangers… À bas l’Anglais, traître et félon ! Gredins ! Canailles ! Outsiders !… Pariez ! Pontez ! Rien ne va plus…

Les éducateurs du peuple sont de bizarres citoyens ; tandis qu’ils crient : Au Drapeau ! des compères vous font les poches.

Rien ne va plus ! L’autre semaine, c’était un pauvre vieux soldat qui, à la suite de perte au jeu, se tuait avec sa femme et sa fille, une blonde enfant de seize ans… Tout se précise. On trouva chez eux, au milieu des programmes de courses, le Journal des Sports Nationalistes — politique de M. Millevoye, pronostics de M. Fripon !