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POURQUOI N’A-T-IL PAS
TUÉ ROTHSCHILD ?


Ce qu’on reproche à Étiévant, ce n’est pas tant la violence de son acte que le choix qu’il fit :

— Pourquoi d’humbles gardiens de la paix ?

Le bourgeois paterne, dont toute l’émancipation consiste à se saouler parfois en compagnie de Labadens, se rappelle que, certain soir de remarquable beuverie, un bon sergot le reconduisit obligeamment jusqu’à sa porte. Comme le bourgeois était totalement ivre, il n’oserait pas affirmer que ce fut le complaisant policier qui lui chopa son porte-monnaie. Il ne se souvient que d’une chose : ces sergots, que l’on dit féroces, ont soutenu ses pas chancelants. Braves agents !

Les sergents de ville de quartier sont aimés dans leur diocèse ; s’ils pourchassent les malheureuses marchandes des quatre-saisons qu’ils entraînent violemment au poste, ils sont pleins de condescendance pour les tenanciers de bastringue et autres notables ayant numéro sur rue. Combien de fois évitent-ils de dresser des contraventions à ces honorables industriels de l’empoisonnement nocturne. Très rares, les procès-verbaux. Le sergent de ville est un vieux frère : si le patron