Page:Zo d'Axa - Les feuilles.djvu/176

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Le jury a fonctionné. Étiévant coupable d’avoir frappé deux sergents de ville, dont la belle santé fut très remarquée à l’audience, n’en a pas moins été condamné à mort. Mais qu’importe ce premier verdict, puisqu’à nouveau la question se pose, puisque M. Faure, tout à l’heure, en dernier ressort, statuera seul.

Et l’on regarde vers l’Élysée…


Bien qu’ayant une histoire, notre président est un homme heureux ; cette histoire qui, en somme, n’est qu’une histoire de famille, il la porte gaillardement. Si le beau-père fut condamné à tresser des chaussons de lisière, le Gendre embrassa le Tsar… Dans ces sautes de la fortune, il y a matière à réflexion, et le Gendre y devrait puiser indulgence et philosophie.

Il devrait se dire qu’Étiévant qui, lui, ne vola personne, mérite d’autant moins la mort que ses victimes intéressantes sont d’ores et déjà en état de reprendre le cours interrompu des solides passages à tabac.

Le gendre de l’avoué, l’Égal des rois, sera-t-il bon prince ? Comprendra-t-il ? Et dans le triage sanglant des têtes qu’il offre à la Veuve, cueillera-t-il celle du Révolté ?