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Un écrivain qui s’intitule « révolutionnaire » n’a certainement pas besoin de se réclamer d’un dogme, et ce n’est pas moi qui lui reprocherai de ne pas écrire selon la formule de telle ou telle grande chapelle : la besogne de démolition ne demande que de l’esprit critique, un regard lucide, une plume prompte, de l’audace et de la décision. La sensibilité révolutionnaire suffit à guider l’écrivain : c’est elle qui le fera conclure, spontanément, sur toutes choses, dans le sens le plus libéral ; c’est elle qui devait empêcher M. Rochefort d’entonner ses refrains de caserne.


Le militarisme est la clef de voûte du monument d’iniquité, de misère, de laideur, d’exploitation que représente cette société. Le soldat est le chien de garde des receleurs capitalistes — et c’est le chien de fusil des grèves…

Marcher avec la soldatesque n’est pas l’acte d’un insurgé ; mais c’est le fait d’une bonne d’enfant : Rochefort est une nourrice sèche pour troupiers de l’état-major.

Après les derniers outrages et avant les derniers sacrements, le cordon bleu de l’Intransigeant a dépensé, au profit du sabre, la menue monnaie des calembours qui lui restait dans son bas. Maintenant, plus rien dans la tirelire — rien dans les mains ni dans les poches. M. Rochefort a cessé le feu. Le vent a soufflé la lanterne.