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les culottes rouges, s’imagine que mon intention est de reparler de Dreyfus. Ces pauvres sont hypnotisés sur le cas de leur capitaine. Je vois plus loin, je vois autre chose.

Je vois que M. Rochefort, qui fit profession de couvrir de boue les conseils de guerre, changea sa plume d’encrier, afin de les couvrir de fleurs.

Et sans m’occuper du monsieur « qui se chauffe au soleil de la Guyane », de l’ancien officier qui fut implacable lui-même, sans doute, pour les simples soldats — il me plaît de montrer le journaliste qui, pour flagorner la plèbe et se refaire une clientèle, soutient tout à coup ces cours martiales pour lesquelles, hier encore, il n’avait pas assez d’insultes. M. Rochefort comptait ainsi mettre du beurre dans ses graines d’épinards.

Le Vatel de l’Intransigeant qui se plaint toujours d’être trompé devait finir par se tromper lui-même. Il ne courrait pas le risque de se suicider parce que la marée était en retard ; mais la gamelle qu’il nous sert est faite pour le déshonorer. Il a raté son rata. La sauce patriotarde soulève les meilleurs estomacs. Et, rien qu’à l’odeur de sa cuisine, le maître coq de l’état-major achève de s’empoisonner.

Rochefort succombe, aujourd’hui, d’une militarite aiguë.