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Mais, avant d’en venir au grief qui seul importe et tue Rochefort, il ne messied pas de déchiffrer ce que signifient toutes ces phrases à double entente, allusions et insinuations, qui émaillent les polémiques quand il s’agit du beau-frère de M. Vervoort, du Jour.

La nuit est belle et parsemée d’étoiles… je ne peux cependant, en ce moment, nommer le Bélier, le Taureau, le Capricorne, sans que les loustics s’écrient : Suffit ! nous avons compris.

Eh bien ! non, ça ne suffit pas. Il y a des gens, à Carpentras, auxquels Thiébaud n’a pas tout dit. Et voici : il ne serait venu à l’idée de personne de parler des Mésaventures de sa Vie, des mésaventures amoureuses, s’il n’y avait peut-être là — comme on dit chez M. Judet — la cause première de l’attitude qu’a prise, en ces temps, Rochefort. Je précise. Tout le monde raconte, au boulevard, qu’une bien-aimée du pamphlétaire ne partage pas son horreur du juif, et ne fut point cruelle, jadis, à l’un d’eux qui porte précisément le nom vulgaire de Dreyfus !

De là, deux affaires Dreyfus que Rochefort s’entête à mêler :

— Tous les Dreyfus sont des traîtres !

— Cher Maître, laissez-moi vous dire que vous généralisez trop. Je ne défends pas le capitaine ; je n’ai pas le verbe d’un avocat qui plaide pour