de Loverdo bat le rappel des souvenirs séniles et ridiculise sa famille avec une inconscience folle. Ils ont connu le père de Zola :
«… Mon père, le premier général de Loverdo, était en Algérie… Je vis arriver chez ma mère un individu dont elle avait connu les parents à Venise… On l’invita à déjeuner, puis à dîner ; il eut bientôt son couvert mis chez nous et vécut pendant plusieurs mois à notre table… Il s’appelait Zola… Nous n’étions parents à aucun titre… Mon père rentra en France et ne tarda pas à éliminer le dangereux parasite qui s’était installé chez lui. »
Installé chez lui ? Qu’est-ce à dire ? Passons à d’autres bagatelles.
« Zola eut alors le toupet de réclamer à mon père 29 francs, prix d’une boîte de chalcographie qu’il avait donnée à ma sœur pour ses étrennes. Ce détail m’est resté dans la mémoire ; il vous peint bien l’individu… »
Ah ! cette boîte de chalcographie… En voulez-vous des preuves ? En voilà ! Et comme je comprends Monsieur votre père, second général de Loverdo, car le général conclut ainsi :
« Mon père avait défendu qu’on prononçât le nom de cet homme devant lui et si par hasard on y manquait, il prenait des colères terribles. »
Mais c’est un drame, général, encore un drame de famille, une tragédie… un vaudeville.
Alors, vraiment ? des colères terribles ?…
Et pour la boîte ?… Ah ! général, assez ! de grâce… N’accablez pas M. Zola. Rendez la boîte — ou fermez-la.