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éternelle question de la trahison et de l’espionnage dans l’armée, vous intéresse beaucoup plus que moi. Et parce que je tiens Esterhazy pour un gaillard qui parfois eut la phrase belle et le mot juste. Je vous l’abandonne comme commandant ; mais je le retiens comme homme de lettres.

Je ne rappellerai que pour mémoire cette correspondance où, parlant de l’État-Major, il désigne « les grands chefs ignorants et poltrons ». Je ne citerai qu’en passant les termes de son mépris pour la populace patriotarde et hâbleuse qu’il voudrait chasser devant lui, dédaigneusement, « du bois de sa lance ». Ce sont de beaux cris de dégoût.

Le pamphlétaire militaire Esterhazy les connaît bien, et comme il les stigmatise, les gens de l’espèce de ceux qui lui font à présent la cour, comme il flétrit leurs procédés, « leurs petites lâchetés de femmes saoules. »

Petites lâchetés de femmes saoules ! Croirait-on pas que c’est écrit pour qualifier, aujourd’hui, tous les ragots et les chichis des mômes Cancans du Petit Journal ?


Oh ! ces ragots. Oh ! ces cancans… Judet ! judas ! judasseries… Il faut jeter le regard, une fois, sur le papier que Marinoni fait courir sur les rotatives dont il roula l’inventeur. Il faut lire le numéro du Petit Journal où le général