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le plus domestique du mot — connaît l’ensemble de son service : il ne suffit pas de faire un bon pansage aux capitaines et commandants, il faut encore quelques égards pour les juges et les procureurs. Or, Judet, qui d’une langue agile fait reluire le cuir des bottes, Judet a la langue rugueuse quand il parle des juges civils. Récemment, à propos d’un arrêt de la Cour, il malmena de belle manière les magistrats de cassation. On sent percer une rancune.

Non ! ce n’est pas le conseil de guerre qui frappa jamais un Judet. Serait-ce une chambre correctionnelle ?

L’ancêtre — chien chasse de race ! — était-il policier vulgaire ? Induction ! Science ! Psychologie ! Déroba-t-il un porte-monnaie au cours d’une perquisition ? Fut-il poursuivi de ce chef ?

Je n’ai pas voulu le rechercher.

Je me serais tu si j’avais trouvé.

J’ai le dégoût des viles enquêtes par où se compliquent à plaisir les discussions les plus simples — et par où brille le Petit Journal.

Judet est fils de ses œuvres.


Et voici le Petit Journal :

C’est en effet Marinoni qui, pour établir péremptoirement que Dreyfus, capitaine, est traître, fait écrire par son Judet que le père d’Émile Zola fut officier et voleur.