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de maintes choses qui jusqu’alors m’avaient semblé extraordinaires ?


La bassesse populacière des articles du journaliste Judet ne s’expliquait pas totalement par l’absence de style et de tact. Le désir des faciles triomphes ne suffisait pas à ranger un homme jeune, un publiciste, toujours du côté du plus fort. La besogne coutumière de délation, le service d’agent amateur, n’avait pu être pris qu’à regret par l’écrivain si populaire…

Judet rachetait un passé.

Lequel ? Celui de son père ou de son grand-père ? Ou bien celui de son bisaïeul ?

Le zèle de Judet, dernier du nom, son entrain à ânonner les beautés du militarisme, l’indépendance des cours martiales, écarte tout de suite la pensée que ce soit le conseil de guerre qui condamna Judet, l’ancêtre.

On n’en reste pas moins surpris de voir un monsieur, dont les articles, en colonnes, sont pour soutenir la société, attaquer parfois âprement les arrêts de la justice civile.

Il y a, là, quelque chose de louche, un déséquilibre, une fêlure.

Le léchage assidu des bottes militaires par l’officieux de Marinoni ne saurait le passionner à ce point qu’il en oublie d’épousseter les robes de nos magistrats. Un officieux — dans le sens