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étudiants s’attelaient au char, un professeur poussait aux roues…


Or, comme trois heures sonnaient, apparurent des gens de police.

Depuis dix heures du matin, de poste en commissariat, le télégraphe et le téléphone signalaient le passage étrange de l’animal subversif. L’ordre d’amener était lancé : Arrêtez l’Âne ! Et, maintenant, les sergens du guet barraient la route au candidat.

Près de la place Saint-Michel, le fidèle comité de Nul fut sommé par la force armée de reconduire son client au plus proche commissariat. Naturellement le Comité passa outre — il passa la Seine. Et bientôt le char faisait halte devant le Palais de Justice.

Plus nombreux, les sergents de ville cernaient l’Âne blanc, impassible. Le Candidat était arrêté à la porte de ce Palais de Justice d’où les députés, les chéquards, tous les grands voleurs sortent libres.

Parmi le flot populaire, le char avait des mouvements de roulis. Les agents, brigadier en tête, avaient saisi les brancards et s’étaient passé la bricole. Le Comité n’insistait plus : il harnachait les sergents de ville…


Ainsi fut lâché l’âne blanc par ses plus chauds