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Guerrilleros et flibustiers, les francs-tireurs de l’indépendance étaient bonne chair à supplice. Les Cubains le savaient si bien que ceux d’entre eux tombés, vivants, dans une embuscade, cherchaient un refuge dans le suicide.

Tue ! Vive l’Espagne ! Tue ! para la Madona… Tue sans phrases. Pas de quartier pour les partisans — partisans de la Liberté.


L’Amérique s’émut.

On n’ignore pas comment s’émeuvent les Yankees. Car si l’Espagne est chevaleresque, les Américains sont philanthropes. Braves gens ! Ils souffraient de voir la désolation répandue sur un pays voisin, sur un riche territoire si proche, sur la perle de toutes les Antilles.

Et puis ils avaient peut-être à faire oublier, par une intervention généreuse, quelques erreurs du temps passé ? Ils songeaient sans doute à la façon plutôt radicale dont jadis ils traquaient le Peau-rouge dans les prairies du Farwest. Que de crimes odieux à racheter…

L’Américain est philanthrope !

On ne saurait trop le répéter : philanthrope et méthodiste.

Une conduite exemplaire, maintenant, une leçon d’humanité effacerait le souvenir tenace de ces massacres méthodiques de Pawnies,