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Dans les colonies, là-bas, aux Philippines, à Cuba, la mère-patrie couvait ses petits.

Elle les couvait à petit feu.

On brûlait vif les irréguliers tombés aux mains des Espagnols, des réguliers, des séculiers. On réprimait les soulèvements des indigènes poussés à bout, pressurés d’impôts, mourant de faim, en les faisant mourir plus vite sous le sabre et sous le bâton. Dans les villages où, musique en tête, pénétrait l’Armée de la Reine, gisaient, après son passage, des cadavres de femmes violées…


Contre ses enfants rebelles, ses créoles, ses esclaves, ses nègres, l’Espagne chevaleresque développait allègrement ses qualités moyennâgeuses.

Qu’importaient les lois de la guerre ? ce code moderne de la boucherie puérile et honnête.

Il n’y a pas de droit de belligérance pour qui se révolte en son pays. Pas plus qu’avec les libres-penseurs, les républicains et autres anarchistes de la Métropole, l’Espagne traditionnelle et papaline ne se gênait avec les Cubains.

Quand on ne les rôtissait pas, on fusillait les prisonniers.

N’est-ce pas ainsi qu’on doit répondre à la guerre de partisans ?