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Bien qu’il y ait, au Journal, outre le service d’un bar, celui d’une poste restante, ce n’était pas chez Fernand Xau que l’ami Rodot recevait ses lettres. Il se les faisait adresser à une autre poste privée, à cette agence du passage de l’Opéra, dénommée l’Alibi-Office.

Tout le monde connaît, aujourd’hui, cette singulière agence postale dont le directeur, Ferret, touchait à la Préfecture. Moyennant une subvention, cet aimable homme communiquait à Puybaraud les lettres de ses clients.

Il est bien certain que si les fantaisies épistolaires de Rodot n’intriguèrent jamais les quart-d’œil, c’est que la police ne voulut pas se mêler des faits et gestes d’un confrère.

La franc-maçonnerie de la Casserolle est une institution nationale. Elle est peut-être même internationale. J’imagine que Jack l’Éventreur, l’insaisissable héros des ruelles de White Chapel, est un policeman anglais.

À moins que ce ne soit l’un de ces mouchards que la France entretient, à Londres, pour se promener dans Charlotte street…


Comme un flux, l’affaire Rodot ramène des épaves à la rive, des charognes et des débris. C’est le limon d’une Société. Lettres provenant d’agences louches, annonces de journaux littéraires — écume de presse et de police.